
Selon l’étude annuelle d’activités du SCRP, menée avec le cabinet Occurrence, le marché du conseil en relations publics affiche une activité stable en 2024 (+0 % en honoraires, +1% en chiffre d’affaires). Derrière ces chiffres globaux, la profession confirme sa capacité à piloter avec agilité et à créer de la valeur sur le temps long : optimisation des ressources (ratio honoraires/effectif en hausse dans les petites et moyennes agences), recentrage sur les fondamentaux (relations médias à 52% de l’offre, +2 pts), et renforcement des relations clients durables (83 % des honoraires réalisés avec des clients sous contrat annuel, +10 pts). Côté RH, la séniorisation des équipes et l’intégration croissante des outils d’intelligence artificielle traduisent une montée en expertise et une évolution vers un conseil toujours plus stratégique. Dans un climat prudent, les agences maintiennent leurs efforts sur la structuration RH et RSE (74 % certifiées ou labellisées) et adaptent leur gestion des ressources (10 % de la masse salariale dédiée aux freelances, hausse des primes).
« L’année 2024 confirme que notre secteur sait tenir le cap dans des contextes contraints. Les agences se sont recentrées sur leur cœur de métier, ont intégré durablement les outils d’intelligence artificielle, et ont su adapter leurs organisations pour préserver leur performance. Dans le même temps, elles investissent sur la durée dans leurs talents et leurs relations clients. Ce sont les deux piliers de la valeur ajoutée de nos métiers : l’expertise humaine et la force du conseil » commente Sandrine Cormary, présidente du SCRP.
Une activité stable, mais une pression sur la productivité
En 2024, le marché reste quasi inchangé : +0 % en honoraires, +1 % en chiffre d’affaires, -1 % en marge brute, et une masse salariale globalement stable après plusieurs années de hausse. Les grandes agences (+2 % en honoraires) soutiennent l’activité globale, tandis que les petites et moyennes reculent de –5 %. Ces dernières, toutefois, défendent mieux leur rentabilité : leur ratio honoraires/effectif moyen progresse de 95k€ à 108k€ en trois ans. À l’inverse, ce ratio stagne chez les grands acteurs (passant de 127k€ à 129k€ sur la même période). La stabilisation de la masse salariale traduit un pilotage plus rigoureux des ressources.
Un recentrage sur les expertises cœur de métier et une relation client qui s’ancre dans la durée
Comme souvent dans un contexte plus contraint, les relations médias poursuivent leur progression, représentant désormais 52 % des expertises vendues (+2 pts). L’usage des intelligences artificielles génératives devient structurel dans les pratiques : 91% des agences y ont recours pour alimenter la rédaction, 67 % pour la création visuelle et 48 % pour nourrir la réflexion stratégique.
Malgré le contexte des Jeux Olympiques et Paralympiques, le marché n’a pas basculé vers une logique de missions ponctuelles. Au contraire, la part des clients sous contrat annuel progresse fortement pour atteindre 83 % des honoraires (+10 pts), signe d’une reconnaissance renforcée de la valeur du conseil sur le temps long.
Des politiques RH plus prudentes et une gestion plus agile des ressources
La hausse des rémunérations ralentit (+4,6 % en 2024), alors que les prix de vente (TJM) et les grilles salariales restent stables. Pour maintenir l’engagement des équipes sans augmenter les salaires fixes, 92 % des agences ont versé des primes exceptionnelles (+13 pts). En parallèle, le recours aux freelances cœur de métier progresse fortement, représentant désormais 10 % de la masse salariale (+5 pts), traduisant une adaptation aux nouvelles formes de travail.
Les intentions de recrutement restent prudentes : seuls 10 % des agences envisagent des embauches nettes en 2025, et 38 % ne prévoient pas de remplacement en cas de départ. Cette tendance confirme la recherche d’une performance durable, fondée sur l’optimisation plutôt que sur l’expansion.
Des organisations qui se transforment et se structurent durablement
Le profil des collaborateurs évolue : les juniors représentent 39 % des recrutements (vs 43 % en 2023), tandis que les consultants confirmés progressent (26 % vs 17 %). Le stage et l’alternance restent des voies d’entrée importantes : 19 % des jeunes en formation sont embauchés à l’issue de leur contrat.
En parallèle, les politiques RH et RSE se structurent davantage : 74 % des agences disposent d’au moins une certification ou labellisation, dont 51 % sont labellisées Agences Actives. L’investissement en formation reste soutenu (2,17 % de la masse salariale), à un niveau historiquement élevé. Le télétravail est désormais une norme installée : il est autorisé dans 98 % des agences (+2 pts), avec une moyenne de deux jours par semaine pour 80 % d’entre elles.
A propos du Syndicat du Conseil en Relations Publics :
Fédéré depuis 1988, le Syndicat du Conseil en Relations Publics est le syndicat professionnel représentatif du métier de conseil en Relations Publics et Influence. Le syndicat compte une cinquantaine des principales agences PR en France soit environ 1/3 du marché français et 1 400 collaborateurs qui partagent la même vision et la même déontologie dans la pratique de leurs métiers au quotidien. Le Syndicat du Conseil en Relations publics est membre fondateur de la Filière communication, le représentant Français de l’ICCO (International Communications Consultancy Organisation qui représente la profession dans 70 pays) et membre de l’ARPP.